Les chaînes de cheville: model ou rituel. Qu’inspirent-elles?

La société d’aujourd’hui est d’autant plus permissive sur certaines pratiques historiques d’une civilisation évoluée dont le sens tout à fait méconnu, est devenu un style de vie. Beaucoup de jeunes fille et jeunes dames mettent les chaînes de cheville dans un simple souci d’ornement ou pour s’identifier à une tendance donnée. Mais la signification réelle de cette pratique s’arrête-elle à un simple model ou est-elle plutôt le symbole du mal ?

La pratique est courante chez les femmes dont nombre d’entre elles disent vouloir uniquement décorer leurs pieds  « juste pour ne pas passer inaperçue ».

Mais les opinions religieuses fustigent cette pratique qui selon elles « remet en cause la tradition ».

Elles vont jusqu’à dire que la pratique « va à l’encontre des règles sacro-saints des us et coutumes ».

De la part des acteurs de la tradition africaine, « il faut forcément être adepte, à un degré élevé de spiritualité, des divinités, avec des rituels appropriés », pour porter une chevillière.

Pour les adeptes des us et coutumes, cette pratique est réservée aux vrais initiés qui selon eux se sont tout simplement fait voler la vedette au nom d’une modernité qui ne dit pas son nom.

Mais, porter de simples colliers autour de la cheville a quelle origine pour susciter un constat aussi amer ?

Un objet historique ?

Les chaînes de cheville sont avant tout un ornement utilisé comme bijou autour de la cheville d’une femme. 

Elles s’utilisent depuis des siècles par des femmes et des petites filles notamment en Inde, souvent avec les pieds nus.

Mais les femmes hindoues sont loin d’être les seules à trouver cela intéressant à porter.

Les femmes égyptiennes les portaient couramment aussi depuis l’époque prédynastique égyptienne.

Ce sont les chaines de cheville en argent qui étaient à l’époque les plus prisées.

Cette civilisation a ensuite migré aux Etats-Unis au XXème siècle où il était réservé uniquement à la classe populaire qui préférait plutôt des colliers en cuir.

On pouvait voir des hommes et des femmes les porter notamment avec les pieds nus.

Mais le sens originel de cette pratique vient de l’Inde où la chaîne de cheville est une pièce importante lors d’un mariage accompagné du costume traditionnel hindou, le Sari.

En Asie la tradition permettrait aux femmes de porter une chaîne de cheville avec une autre chaîne plus large faisant le lien entre les deux chevilles.

L’objectif de cette pratique était l’illusion de donner à la femme une démarche plus jolie et limiter le pas et où les gens cherchaient une touche plus féminine.

La chevillière aurait-elle un double attribution, traditionnel et ornemental ?

Longtemps dans l’Egypte antique, la chaîne de cheville a été utilisée comme un ornement quotidien, un bijou à porter tous les jours par les femmes égyptiennes, de toutes classes sociales confondues jusqu’à nos jours.

Les chaînes de cheville étaient utilisées plus qu’un bijou, comme un symbole de statut, de rang social et de richesse.

Les femmes aisées d’Egypte portaient des chaînes (menefret) ornées de pierres précieuses et de métal onéreux, tandis que la classe populaire les décorait avec des amulettes et des petits « charms » en os ou pierres non précieuses.

On s’aperçoit que les chevillières sont apparus au sein de la société égyptienne antique dont la hiérarchisation des classes sociales était la règle.

Parmi ces symboles d’appartenance sociale, figure les chaînes de cheville.

Les époques ayant suivi leurs évolutions aboutissant à une société dépourvue de dynastie et de castes, les colliers de cheville sont devenus une simple parure féminine identitaire d’une génération assoiffée du « m’as-tu vu ? » ou tout simplement animée d’un souci de mettre en valeur sa personnalité et sa beauté.

Que croire de nos jours!

Aujourd’hui, avoir une chaîne à la cheville est l’une des preuves qu’on est pleinement de son temps ou qu’on n’est pas déphasé.

Vue comme une chevillière bijoux, la chaîne de cheville peut être placée à l’une ou l’autre des deux chevilles.

Mais il est à noter que ladite chaîne porte une signification selon qu’elle est mise à la cheville gauche ou à celle droite.

Quand elle se trouve à la cheville droite, cela renseigne sur la nature héro sexuelle de la personne qui la porte.

Autrement dit, porter une chaîne à la cheville droite revient à s’affirmer comme étant hérosexuel.

Lorsqu’il s’agit d’une femme, celle-ci se présente comme une call-girl ou une prostituée chic.

Telle sont les significations de la chaîne de cheville selon qu’on soit un homme ou une femme à la porter à la cheville droite.

Si les significations qu’elle a, lorsqu’elle est portée à la cheville droite portent entres autres sur la préférence hétérosexuelle de la personne, ce n’est pas le cas avec sa signification quand elle est mise à la cheville gauche.

Chez les chrétiens en général, ce bracelet à gauche de la cheville a tout un autre sens.

Pour eux, il s’agit de la marque du diable.

Avoir donc la chaîne de cheville à gauche n’augure rien de bon pour les chrétiens. La personne qui la porte ainsi serait complètement dans le mal.  

Sur ce point, les gardiens de la tradition s’accordent avec les chrétiens et évoquent même « un véritable sacrilège  pour ne pas dire, un crime de lèse-tradition à décourager ».

Ce que les uns perçoivent comme étant une « déviance », un « blasphème religieux », d’autres par contre le considèrent comme étant un objet de parure, d’ornement, de model identitaire pour parfaire son look.

Pendant que le débat se poursuit sur le phénomène du port de chevillières, la majorité s’accorde qu’elles mettent en valeur le corps de la femme tant que les hommes ne leur vole pas massivement la vedette.

Valentin Thomas

Please follow and like us:

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *