Afrique : Énergie, gaz et pétrole – Un équilibre entre décarbonisation et développement
Les appels à réduire les émissions de carbone en Afrique semblent vides de sens sur un continent où plus de 600 millions de personnes demeurent privées d’accès à l’électricité, et où les besoins énergétiques de nombreuses communautés sont une priorité. C’est ce qu’ont affirmé des participants à la 3ème Conférence sur le gaz et le pétrole en Afrique australe, qui s’est tenue au Cap.
Ces intervenants ont souligné que, en plus du charbon, les pays africains devraient développer un secteur pétrolier et gazier robuste pour stimuler le développement économique régional et continental, tout en prenant exemple sur les économies avancées. Ils ont cité l’exemple de la Suède qui a revu sa politique pour s’orienter vers 100 % d’énergies renouvelables, tandis que l’Allemagne a démoli certains parcs éoliens et relancé des centrales au charbon.
Ils ont encouragé les pays africains à continuer à exploiter de manière durable les ressources pétrolières et gazières, tant sur terre qu’en mer, pour garantir leur sécurité énergétique et réduire leur dépendance aux importations de pétrole étranger. Selon les estimations, l’Afrique australe possède un potentiel de 27 milliards de barils de pétrole et 60 000 milliards de pieds cubes de gaz.
De plus, les intervenants ont noté que l’Europe se tourne vers l’Afrique pour diversifier ses sources d’approvisionnement en gaz, créant ainsi une opportunité d’exportation pour l’Afrique. Cependant, ils ont averti que les pays africains ne devraient pas se précipiter pour exporter leur gaz vers l’Europe au détriment de leurs marchés nationaux et régionaux, malgré les perspectives de revenus étrangers séduisantes.
Enfin, les intervenants ont exhorté les pays qui ont découvert du gaz à s’assurer que ces réserves servent non seulement les intérêts internationaux, mais contribuent également à la sécurité énergétique des communautés locales. Ils ont plaidé pour que les revenus générés par les exportations de gaz soient réinvestis dans le développement économique de l’Afrique et la promotion de sa croissance.
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Adama SAWADOGO
