Économie : La dette extérieure, une menace croissante pour les pays en développement
Selon un rapport de la Banque mondiale, les pays en développement en 2023 ont consacré un montant record de 1,4 trillion de dollars au remboursement de leur dette extérieure. Les coûts d’intérêts, atteignant 406 milliards de dollars, ont connu une augmentation de près d’un tiers, fragilisant davantage les budgets nationaux. Cette pression financière compromet gravement les investissements dans des secteurs clés tels que la santé, l’éducation et l’environnement, notamment dans les pays les plus vulnérables éligibles à l’Association internationale de développement (IDA), qui ont dû verser un montant sans précédent de 96,2 milliards de dollars pour servir leur dette.
Cette situation s’est aggravée sous l’effet des taux d’intérêt mondiaux en hausse et de la pandémie de COVID-19, qui ont alourdi la dette totale des pays à revenu faible et intermédiaire, désormais estimée à 8,8 trillions de dollars. Les créanciers privés, attirés par des taux d’intérêt record de 6 %, ont absorbé plus de fonds des économies fragiles, tandis que les institutions multilatérales, comme la Banque mondiale, jouent un rôle de dernier recours. Cependant, ce soutien reste insuffisant face à l’urgence d’une réforme globale du système financier international pour inverser ce flux de capitaux.
Des efforts sont toutefois notables en matière de transparence. En 2023, près de 70 % des pays IDA ont rendu publiques leurs données de dette, une amélioration saluée par la Banque mondiale comme un levier crucial pour encourager des investissements et prévenir de nouvelles crises. Pourtant, sans une intervention coordonnée des créanciers et une restructuration efficace des dettes, ces pays risquent de sombrer davantage dans un cercle vicieux d’endettement et de sous-développement.
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Philippe le Blanc