Ghana : Quand le deal pétrolier de 1,4 milliards de dollars ne fait pas l’unanimité
Le Parlement ghanéen a décidé de réaliser un emprunt de 1,45 milliard de dollars pour sa compagnie pétrolière. Mais cette décision est loin de faire l’unanimité.
« Et c’est ainsi qu’un pays d’Afrique de l’Ouest en difficulté a signé une aubaine de plusieurs centaines de millions de dollars pour l’un des hommes les plus riches de l’un des pays les plus riches du monde », a déploré l’entrepreneur et activiste ghanéen Bright Simons dans une tribune publiée récemment dans The Africa report.
Un milliard six cent millions de dollars : tel est le montant demandé par le ministre de l’Énergie ghanéen, Matthew Prempeh, devant le Parlement afin de les prêter à sa compagnie pétrolière la Ghana National Petroleum Corporation (GNPC).
Cet emprunt devrait permettre l’achat de participations dans des blocs pétroliers exploités par deux sociétés norvégiennes Aker Energy et AGM.
Le Parlement ghanéen a décidé de réaliser un emprunt de 1,45 milliard de dollars pour sa compagnie pétrolière. Mais cette décision est loin de faire l’unanimité.
« Et c’est ainsi qu’un pays d’Afrique de l’Ouest en difficulté a signé une aubaine de plusieurs centaines de millions de dollars pour l’un des hommes les plus riches de l’un des pays les plus riches du monde », a déploré l’entrepreneur et activiste ghanéen Bright Simons dans une tribune publiée récemment dans The Africa report.
Un milliard six cent millions de dollars : tel est le montant demandé par le ministre de l’Énergie ghanéen, Matthew Prempeh, devant le Parlement afin de les prêter à sa compagnie pétrolière la Ghana National Petroleum Corporation (GNPC). Cet emprunt devrait permettre l’achat de participations dans des blocs pétroliers exploités par deux sociétés norvégiennes Aker Energy et AGM.
Concrètement, le gouvernement souhaite acquérir une participation directe et indirecte de 37 % dans le bloc Deepwater Tano/Cape Three Points (DWT/CTP) auprès d’Aker Energy, et une participation de 70 % dans le bloc adjacent South Deepwater Tano (SDWT) auprès d’AGM Petroleum.
Aker et AGM sont deux compagnies norvégiennes détenues par le milliardaire Kjell Inge Røkke, qui a fait fortune dans le transport maritime. Aker Energy est une coentreprise à parts égales entre Aker, une société pétrolière de 7,5 milliards de dollars détenue à plus de 80 % par Kjell Inge Røkke, et un holding familial, TRG. AGM Petroleum est, quant à elle, entièrement détenue par TRG.
Un milliard trois cent millions de dollars devront permettre le rachat de participation dans des blocs pétroliers, et 350 millions de dollars serviront à couvrir des coûts de développement du champ de Pecan, qui pourrait produire du pétrole d’ici à 2024.
Or, après plusieurs réunions et délibérations, le Parlement a décidé de réduire le financement de 1,3 à 1,1 milliard de dollars. Le montant de 350 millions de dollars pour le champ de Pecan est quant à lui maintenu. Ainsi, le Parlement ghanéen a ouvert la voie permettant au gouvernement d’emprunter 1,45 milliard de dollars pour investir dans le secteur pétrolier.
Selon le ministère de l’Énergie, cet accord aboutira à la formation d’une société d’exploitation conjointe avec Aker Energy, AGM et GNPC Exploraco, la filiale d’exploitation de la compagnie pétrolière ghanéenne.
« Les découvertes réalisées dans les deux blocs pourraient ajouter 200 000 barils par jour à la capacité pétrolière du Ghana d’ici quatre à cinq ans, soit près du double de la production actuelle », a déclaré Matthew Prempeh. « La valeur des deux licences d’exploitation a été estimée entre 2 et 2,55 milliards de dollars », poursuit ce dernier.
Mais les projets du gouvernement du président Nana Akufo-Addo sont loin de faire l’unanimité. Selon l’activiste Bright Simons, les estimations des deux blocs n’ont pas été faites correctement.
John JOHNSON