Incohérence occidentale : Pourquoi l’Ukraine et l’AES ne sont pas traités de la même manière ?

L’attitude des puissances occidentales vis-à-vis de l’Ukraine et de l’Alliance des États du Sahel (AES), composée du Burkina Faso, du Mali et du Niger, suscite des interrogations sur la cohérence et l’équité de leurs politiques internationales.

Lors du conflit avec la Russie, le Président ukrainien Volodymyr Zelensky a pris la décision de suspendre les activités des partis politiques. Cette décision, justifiée par la nécessité de maintenir l’ordre et la sécurité, a été largement soutenue par les médias occidentaux et les gouvernements. Zelensky a même annoncé l’absence d’élections pendant la guerre, une mesure considérée comme indispensable pour concentrer les efforts sur la défense nationale.

À l’inverse, lorsque le Colonel Assimi Goïta, Président de transition au Mali, a annoncé la suspension des activités de tous les partis politiques et associatifs, la réaction occidentale a été radicalement différente. Les médias et les gouvernements occidentaux ont rapidement condamné cette décision, la qualifiant d’atteinte à la démocratie.

Le Burkina Faso et le Mali, engagés dans une lutte acharnée contre le terrorisme, subissent des pressions internationales pour organiser des élections, bien que ces pays soient en guerre, tout comme l’Ukraine. Les sanctions et les critiques pleuvent, et même des sacs d’argent ont été proposés aux dirigeants des pays de l’AES pour organiser les élections.

Au-delà des discours, les actions suivent également une logique asymétrique. Tandis que l’Ukraine reçoit des aides en termes d’équipements militaires et de financements pour sa défense, les pays de l’AES peinent à mobiliser les ressources nécessaires pour combattre le terrorisme. L’aide internationale se fait rare et les initiatives sont souvent insuffisantes ou inadaptées.

Cette disparité dans le traitement des crises en Ukraine et dans l’AES met en lumière une politique internationale occidentale marquée par l’incohérence et des intérêts stratégiques fluctuants.

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Adama SAWADOGO

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