Mali : L’Union Africaine priorise-t-elle les élections au détriment de la sécurité ?
Dans un récent communiqué, l’Union Africaine (UA) a appelé les autorités de transition au Mali à organiser des élections. Une demande qui soulève des questions quant aux priorités de l’UA.
Le Mali, en proie à une guerre contre le terrorisme, lutte courageusement pour instaurer la paix sur son territoire. Pourtant, l’Union Africaine reste étrangement silencieuse sur cette question cruciale. Depuis des années, la ville de Kidal a été prise en otage par des groupes terroristes, sans qu’aucune réaction significative ne vienne de l’Union Africaine pour soutenir le pays.
La situation n’est guère meilleure au Burkina Faso et au Niger, où le terrorisme sévit également. Toutefois, les appels à la solidarité et à l’action de l’Union Africaine se font rares. De même, la fourniture d’armes aux terroristes reste largement ignorée par l’organisation continentale.
Au lieu de se concentrer exclusivement sur les élections, l’Union Africaine devrait accorder une attention urgente à la sécurité et à la stabilité de la région. Les dirigeants du Burkina Faso, du Mali et du Niger méritent un soutien pour leur lutte acharnée contre le terrorisme.
Le président de la Commission de l’Union Africaine, Moussa Faki Mahamat, doit se montrer à la hauteur de sa responsabilité. Son pays n’étant pas épargné par les problèmes, il est temps pour lui de faire preuve d’un leadership lucide et d’agir de manière responsable pour résoudre les crises qui secouent le continent par priorité au lieu de pondre des communiqués qui sous-entendent un agenda caché.
La comparaison avec la réaction internationale à la situation en Ukraine est frappante. Lorsque le Président Zelensky a pris des mesures similaires en raison de la guerre dans son pays, aucune condamnation n’a été formulée par l’Union Européenne ou d’autres instances internationales.
Enfin, il est crucial de se demander si des élections sont vraiment pertinentes dans des régions en proie à la violence et à l’instabilité. La priorité devrait être la sécurité et le bien-être des populations, et non pas simplement une démarche démocratique symbolique dans les capitales.
L’Union Africaine doit revoir ses priorités et prendre des mesures concrètes pour soutenir les pays confrontés au terrorisme. Les élections ne peuvent être considérées comme légitimes que dans un environnement de paix et de stabilité, ce qui est loin d’être le cas dans de nombreuses régions du continent africain.
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Adama SAWADOGO