USA : Tension politique autour des funérailles de Tyre Nichols
Les funérailles de Tyre Nichols, cet Afro-Américain de 29 ans battu à mort par cinq policiers le 7 janvier ont été particulièrement douloureuses à Memphis, mercredi 1er février. Les images de son passage à tabac mortel ont été diffusés vendredi et ont choqué l’Amérique et ces obsèques ont pris une tournure très politique.
Ils s’avancent lentement vers l’église. Freddy et Dolores tenaient absolument à être présents pour les obsèques de Tyre Nichols. Ce couple de retraité afro-américain habite la même rue que ce voisin souriant de 29 ans battu à mort par cinq policiers à quelques mètres de chez eux, eux qui ont connu la ségrégation et les violences policières toute leur vie.
« J’ai déjà connu ça en 1972 dans mon ancien quartier dans le Mississippi quand un militant noir a été assassiné par un policier. Ensuite j’ai déménagé à Memphis et 50 ans plus tard, je le revis à nouveau. C’est douloureux. Ils violent nos droits à chaque fois qu’ils le peuvent », déplore Freddy.
La vice-présidente des États-Unis a fait le déplacement à Memphis. Assise au premier rang dans l’église de Mississippi Boulevard Christian Church, Kamala Harris a rendu hommage au courage de la maman de Tyre Nichols en la serrant longuement dans ses bras.
Puis la vice-présidente a demandé avec force au Congrès de passer cette vaste réforme de la police promise par Joe Biden après la mort de George Floyd. Une demande reprise également par la mère de Tyre Nichols pour réduire les violences policières. Mais cette loi qui porte d’ailleurs le nom de l’Afro-Américain mort sous le genou d’un policier blanc en 2020 à Minneapolis, la George Floyd Justice in Policing Act, est complètement bloquée au Congrès par les sénateurs républicains.
Ces funérailles ont également pris un tour très politique avec l’oraison funèbre du révérend Al Sharpton. « Si Tyre Nichols était blanc, il n’aurait pas été tabassé à mort » a lancé cette grande figure de la lutte pour les droits civiques. Al Sharpton s’en est ainsi pris aux cinq ex-policiers accusés d’avoir tué le jeune homme alors qu’eux même sont afro-américains. « Comment avez-vous osé faire cela, et ce, dans la ville où Martin Luther King a été tué ? » s’est-il emporté.
Ces cinq policiers confondus par des vidéos ont tous été inculpés pour meurtre. La mère de la victime a d’ailleurs remercié les autorités de Memphis pour la rapidité de leur réaction.
loccident.info