AES : L’institutionnalisation de la confédération s’enracine à travers la transformation de l’ALG

La 8ᵉ session ordinaire de la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement de l’Autorité de Développement Intégré du Liptako-Gourma (ALG) illustre la dynamique croissante d’institutionnalisation de l’Alliance des États du Sahel (AES). Cette rencontre stratégique, tenue par visioconférence, a permis de poser les bases concrètes d’un renforcement de la coopération régionale, avec un accent particulier sur l’alignement de l’ALG aux objectifs de l’AES. À travers sa présence et ses propositions, le Président Assimi GOÏTA a exprimé une volonté politique forte de structurer durablement les mécanismes d’intégration des trois États fondateurs qui sont : Mali, Burkina Faso et Niger.
L’un des actes fondateurs de cette session est sans conteste la décision de transformer l’ALG en une véritable Agence de développement au service de la Confédération des États du Sahel. Cette mutation institutionnelle marque une rupture avec la gestion fragmentée des initiatives de développement et ouvre la voie à une approche plus centralisée, cohérente et adaptée aux réalités sécuritaires et économiques du Sahel. Le choix de maintenir le siège de l’organisation à Ouagadougou et de fixer un calendrier rigoureux pour finaliser cette réforme avant la fin de l’année 2025 témoigne du sérieux des engagements pris.
Cette réforme va au-delà d’un simple changement de structure : elle incarne une vision commune de souveraineté et d’efficience dans la gestion des projets régionaux. En appelant à capitaliser sur l’expérience de l’ALG, le Président Assimi GOÏTA souligne l’importance d’une continuité stratégique tout en adaptant les outils aux défis contemporains. L’idée de rationaliser les structures existantes pour éviter des dépenses supplémentaires, tout en renforçant leur efficacité, reflète un pragmatisme salutaire dans un contexte de ressources limitées.
Enfin, l’unanimité des Chefs d’État autour de cette transformation et leur volonté de confier aux ministres et experts la mission de définir les contours juridiques et opérationnels de la nouvelle agence confirme l’ancrage progressif, mais résolu, de l’AES dans le paysage institutionnel sahélien. À travers cette réforme, l’AES s’affirme non seulement comme un projet politique, mais aussi comme une entité capable de s’outiller pour concrétiser ses ambitions de développement, d’intégration et de souveraineté collective.
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Adama SAWADOGO