Afrique de l’Ouest : La sortie de l’AES de la CEDEAO met en lumière l’emprise persistante des puissances étrangères

La décision de l’Alliance des États du Sahel (AES) de se retirer de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a suscité des interrogations quant aux véritables fondements et implications des textes régissant cette organisation régionale. En analysant les documents fondateurs de la CEDEAO, il apparaît clairement qu’aucune disposition n’autorise la privation délibérée de denrées vitales à un État membre ni n’évoque la possibilité d’une agression entre les membres. Paradoxalement, ces lacunes sont le résultat d’une influence persistante de l’ex-puissance coloniale, la France, au sein de cette organisation.

Le Traité de la CEDEAO, signé le 28 mai 1975 à Lagos, Nigeria, énonce les principes fondamentaux de cette alliance régionale. À aucun moment, il n’est fait mention de la possibilité de priver délibérément un État membre de denrées vitales ou d’autoriser une agression entre les pays membres. Les principes généraux de la CEDEAO mettent l’accent sur la non-ingérence dans les affaires intérieures des États membres, le respect de la souveraineté nationale et la promotion de la paix et de la stabilité dans la région.

Cependant, malgré ces principes énoncés, la CEDEAO a souvent été un instrument entre les mains de puissances étrangères, en particulier la France. Les sanctions appliquées, bien loin des dispositions prévues dans les textes, semblent refléter davantage les intérêts de certaines puissances que la protection des intérêts régionaux. Ce constat soulève des questions sur l’indépendance réelle de la CEDEAO et sur sa capacité à agir de manière autonome, loin des influences extérieures.

Le geste courageux de l’AES, en décidant de quitter la CEDEAO, ne se limite pas à une simple défection. Il pourrait bien être le déclencheur d’une série de réflexions profondes au sein de l’organisation. Cette sortie inattendue pourrait inciter d’autres membres à évaluer leur engagement au sein de la CEDEAO et à remettre en question la véritable autonomie des nations au sein de cette alliance régionale.

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Adama SAWADOGO

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