Guinée Equatoriale: Le Président Téodoro Nguema Obiang Mbasogo s’offre le Prix Panafricain pour la Paix en 2023

Le Chef de l’Etat équato-guinéen, Téodoro Nguema Obiang Mbasogo va recevoir au premier trimestre 2023, le « Grand Prix panafricain pour la paix, le développement et l’émergence visible » pour son engagement à améliorer l’image de la Guinée équatoriale et de l’Afrique, a appris notre rédaction. Pour la plupart des panafricanistes, cette cérémonie de remise de Prix est une parodie.

La polémique ne cesse d’enfler au sein de l’élite panafricaniste sur le bien-fondé de ce prix que le Président équato-guinéen, un dirigeant controversé, s’apprête à recevoir l’année prochaine de la part de la diaspora européenne.

Ne comprenant pas la démarche de cette organisation envers le dictateur pour ses engagements qui, au contraire, n’ont en rien arrangé l’image de la Guinée Equatoriale et de l’Afrique, l’opinion panafricaine martèle que cette distinction vient plutôt légitimer la politique du Chef de l’Etat équato-guinéen.

Face à une liberté d’expression inexistante, des habitants qui vivent dans la pénibilité au quotidien, selon le panafricaniste, l’image de la Guinée Equatoriale depuis 1977 garde une sévère fracture sociale et en cela aucune distinction ne doit légitimer la souffrance des équato-guinéens.

Dans cette atmosphère, donner un grand prix panafricain pour la paix, le développement au Chef de l’Etat équato-guinéen, doyen d’âge, qui brigue un sixième mandat, n’a rien de « panafricain », surtout qu’il n’est pas un dirigeant panafricaniste engagé et reconnu comme tel.

La dictature et le panafricanisme n’ayant aucune similarité tant dans le fond comme sur la forme, l’opinion panafricaine affirme que le récipiendaire annoncé pour ce prix devrait d’abord s’illustrer dans diverses actions et positions qui prônent l’unité africaine, la bonne gouvernance et le développement humain.

Or la chose la mieux partagée dans ce petit pays de l’Afrique centrale de 1,5 millions d’habitants, reste la main basse sur les ressources du pays au dépens d’une population privée de ses droits fondamentaux, tels que la liberté d’expression, l’équité en justice, le sous-développement et le chômage.

Pour les auteurs de l’évènement, la diaspora africaine en Europe, une plate-forme formée par des organisations et des membres de la société civile, « le temps est venu pour les Africains de rendre hommage à leurs dirigeants, non seulement aux politiciens mais aussi à des personnalités éminentes ».

L’organisation de cette cérémonie, selon monsieur Eba Amoikon, déléguée de la Zone européenne de la diaspora africaine en Europe, se base sur une volonté de rendre hommage aux dirigeants africains.

« Une chose est de rendre hommage à un dirigeant politique, une autre est de lui décerner un prix d’honneur pour un engagement donné » martèle un panafricaniste.

Pour ce panafricaniste, le Chef de l’Etat équato-guinéen, doit promouvoir l’unité par le développement communautaire et sociale afin d’enrayer la pauvreté dans son pays avant de se prévaloir d’une distinction honorifique.

Evoquant d’anciens dirigeants reconnus comme panafricanistes à l’instar de Sékou Touré de la Guinée Conakry, Thomas Sankara de la Haute-Volta (actuel Burkina-Faso), Kwame Nkrumah du Ghana pour ne citer que ceux là, le panafricaniste attire également l’attention qu’aucune action du dirigeant équato-guinéen n’est comparable à celle de ces figures précitées avant de préciser que cette cérémonie de Prix n’est que du « folklore ».

Même si cette diaspora africaine soutient que l’évènement est destiné à « rendre visible…le mérite au travail exceptionnel des Africains, qui veillent à élever les fondations de l’Afrique et à rechercher le bien-être et l’intégration de ses peuples », cette position semble est dénuée de tout panafricanisme et penche plutôt pour une démarche d’allégeance voilée à un régime impopulaire.

Le Grand Prix panafricain pour la Paix qui va être remis au Président équato-guinéen à Malabo lors d’une cérémonie en 2023, se compose de récompenses comme un trophée, un certificat, un livre blanc de la société civile africaine et des attributs d’un roi Akan, un groupe ethnique d’Afrique de l’Ouest.

 Pour rappel, les Akan sont un peuple du Ghana dont le royaume a vécu au 15ème et au 16ème siècle et dont les richesses en or sont autrefois immenses.

Offrir des attributs du peuple Akan du Ghana au Chef de l’Etat équato-guinéen est un signe d’intronisation, signe d’un pouvoir à vie, rien de panafricain.

Eric

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