Centrafrique: « Le Sango », un projet de cryptomonnaie à l’eau ?
Au pays de Son excellence Faustin Archange Touadéra, c’est la consternation après l’annonce par la Cour Constitutionnelle du rejet de certaines dispositions du projet de loi sur la cryptomonnaie locale, le Sango destinée à redynamiser l’économie tout en attirant des investisseurs dans le pays.
Cette décision de la Cour Constitutionnelle sonne-t-elle le glas de l’adoption d’une monnaie qui se veut un symbole de croissance économique nationale ?
En tout cas de la part de la Cour, il ne s’agit que de « rejet de certaines dispositions du projet Sango » qu’elle juge anticonstitutionnelles à cause de son caractère de « mise en vente de la nationalité centrafricaine ».
Elle stipule que la Loi ainsi détaillée interdit également la cession de terrains et de ressources naturelles.
En effet, le projet Sango ne se limite pas seulement à une simple adoption de monnaie et de transactions monétaires.
Il est un vaste chantier économique vaillamment bien pensé par le président Faustin Archange Touadéra pour relever le pays et redorer son image à l’international.
Ce projet concerne la création d’une zone franche, sans taxes sur l’île aux singes en face de la capitale Bangui et qui va accueillir palaces, casinos, grand stade et parc aquatique en échange des investisseurs qui pourraient obtenir la nationalité centrafricaine pour 60000 dollars en cryptomonnaie ou en nature comme terrains ou autres ressources.
Tels que révélé par des partisans du projet, il permettra de faire entrer effectivement des capitaux dans le pays et d’investir massivement dans les infrastructures.
D’ailleurs c’est un bel exemple de développement dans une mondialisation qui fait ses preuves avec son cortège de croissance économique.
La Mondialisation, selon ses fervents défenseurs, permet une meilleure allocation des ressources, dans le sens où, chaque économie se spécialise dans la production du bien où elle a un avantage relatif le plus élevé, ou un désavantage relatif le plus faible.
Cette idée provient de la théorie des avantages comparatifs, développée par David Ricardo, l’un des pères fondateurs du commerce international.
A travers sa doctrine, il démontre que tous les pays, sans exception, ont un intérêt à participer au commerce international.
Le libre échange profite, à cet effet, à chaque pays puisque c’est un jeu à somme positive où il n’y a pas de perdants mais que des gagnants.
Chaque pays utilise à meilleur escient ses capacités productives, ce qui mènera à une augmentation de la croissance économique mondiale, un meilleur développement, et in fine, à amoindrir la pauvreté absolue.
Le projet Sango s’inscrit fortement dans cette dynamique malheureusement le groupe d’action des organisations de la société civile pour la Défense de la Constitution et acolytes jugent que « c’est une vaste braderie qui porte atteinte à la souveraineté de l’Etat ».
Monsieur Ben Wilson Ngessan, porte-parole du G-16 qui a déposé une requête auprès de la cour constitutionnelle, se réjouit de l’annulation de ce projet qui selon lui « va à l’encontre du peuple centrafricain ».
Mais est-ce vraiment une annulation à mesure que la Cour ait statué uniquement sur « le rejet de certaines dispositions du projet Sango ».
Or, partant d’un rapport du Fond Monétaire International (FMI) le projet Sango pourrait être très salutaire pour la population centrafricaine.
D’après cette instance internationale, l’intégration dans l’économie mondiale s’est avérée pour bon nombre de pays, un moyen puissant de promouvoir la croissance économique, le développement et contribué à réduire la pauvreté.
De l’avis de certains observateurs, le projet mérite surtout une légère amélioration et non une annulation.
Mais les détracteurs du Chef de l’Etat sont décidés à noyer par tous les moyens, le projet Sango et réussir à faire capoter les réformes constitutionnelles sollicitées par nombre de citoyens de la République.
L’objectif de ces centrafricains est de faire échec à ce vaste et dynamique projet de développement national du Président Faustin Archange Touadéra et replonger le pays dans le chaos.
Il s’agit uniquement pour l’heure d’une abrogation de certaines dispositions du projet Sango qui pourrait être réintroduit pour amendement au sein de l’Assemblée Nationale et soumises de nouveau à la Cour Constitutionnelle.
Pour le gouvernement qui a lancé en avril dernier l’adoption du Bitcoin comme monnaie nationale, c’est un coup dur certes mais le projet a de fortes chances d’être réexaminé et adopté.
A l’époque, la Centrafrique pouvait se vanter d’être le premier pays africain à avoir reconnu le Bitcoin comme monnaie officielle.
Aujourd’hui le projet semble caduc pour le plus grand désarroi de ses habitants enclins à la pauvreté mais la jubilation sur une prétendue annulation du projet Sango par certains détracteurs pourrait être de courte durée.
Car après des années de guerre, le peuple centrafricain, désormais éveillé et conscient de ses acquis, est prêt pour se sortir de la pauvreté.
Eric