Burkina Faso / Dissolution de la CENI : Une mesure de rationalisation dans le cadre de la refondation de l’État

Dans le cadre de la refondation de l’État et dans la continuité des réformes institutionnelles entreprises pour une meilleure gestion des ressources publiques, le gouvernement poursuit ses efforts de rationalisation des charges de fonctionnement. Cette dynamique s’inscrit dans une volonté affirmée de revoir les structures étatiques jugées redondantes ou inefficaces, dans un souci d’efficacité administrative et de cohérence avec les engagements de la transition en cours. C’est dans cet esprit que des réflexions approfondies ont été menées sur le rôle et la pertinence de certaines institutions existantes.
Au terme de cette évaluation, le Conseil des ministres, sur proposition du ministère de l’Administration territoriale et de la Mobilité, a adopté un projet de loi visant la dissolution de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Cette décision s’inscrit dans une logique de recentrage des missions essentielles de l’État et d’allègement des charges budgétaires jugées excessives. Selon les autorités, la CENI, qui bénéficiait chaque année d’une subvention de près d’un demi-milliard de francs CFA, représente aujourd’hui une entité en inadéquation totale avec les principes édictés par la Charte de la transition.
Le Ministre d’État en charge du portefeuille a souligné que cette structure, au-delà de son poids financier important, n’avait plus de fondement institutionnel au regard du nouveau cadre politique et administratif de la transition. En effet, l’existence parallèle de la CENI et du ministère de l’Administration territoriale pour la gestion des questions électorales créait un chevauchement des compétences, source d’inefficacité et de confusion. Le projet de loi adopté entend donc clarifier les responsabilités et mettre fin à cette dualité administrative coûteuse.
Ainsi, en abolissant la CENI, le gouvernement entend redonner au ministère de l’Administration territoriale ses prérogatives initiales en matière d’organisation électorale, comme cela était le cas avant la création de cette commission. Cette décision vise non seulement à rationaliser les dépenses publiques, mais aussi à renforcer la lisibilité de l’action de l’État en matière électorale. Elle marque une étape supplémentaire dans la volonté de refondation institutionnelle, tournée vers une meilleure gouvernance, une transparence accrue et une gestion plus rigoureuse des ressources de la Nation.
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Abdoul Karim