Union Européenne: L’heure des femmes en Europe
Après plus d’un mois de compétition, les gagnants de «l’Euro top jobs contest» sont, dans l’ordre : présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, (Allemagne, CDU) ; vice-présidents de la Commission, Frans Timmermans (Pays-Bas, social-démocrate), Margrethe Vestager (Danemark, libérale) et Maros Sefcovic (Slovaquie, social-démocrate) ; ministre des Affaires étrangères, Josep Borrell (Espagne, socialiste) ; président du Conseil européen, Charles Michel (Belgique, libéral) ; présidente de la Banque centrale européenne : Christine Lagarde (France, LR). Enfin, la présidence du Parlement sera répartie entre les sociaux-démocrates (le patron du Parti socialiste européen, le Bulgare Sergueï Stanichev est candidat) et les conservateurs du PPE. Il aura fallu trois sommets de rang depuis les élections européennes du 26 mai pour en arriver là, le dernier ayant débuté dimanche soir pour s’achever mardi soir… Et rien n’est encore joué, puisque le Parlement européen devra confirmer le choix d’Ursula von der Leyen, ce qui n’est pas gagné. Une illustration de la complexité grandissante d’une Union à 28 de plus en plus éclatée idéologiquement et qui doit compter avec un Parlement soucieux de jouer son rôle démocratique.
Le casting final est remarquable à plusieurs égards : pour la première fois de l’histoire communautaire, la Commission et la Banque centrale européenne (BCE) seront dirigées par des femmes, cette dernière étant quasiment un club réservé aux hommes. Rien qu’en cela, c’est une vraie révolution. Mais pour atteindre la parité, il a fallu inclure la BCE dans le paquet final, alors qu’il n’en était pas question au départ. Il montre aussi un rééquilibrage en faveur des grands pays, surtout du couple franco-allemand, et confirme que l’Europe reste encore une affaire carolingienne : l’Est doit se contenter d’une vice-présidence de la Commission et d’une demi-présidence du Parlement (deux ans et demi). Enfin, l’UE sera (un peu) moins à droite : Ursula von der Leyen et Christine Lagarde sont de la droite sociale et «Macron-compatible» et les socialistes vont étroitement encadrer la présidente de la Commission.