Afrique de l’Ouest / La CEDEAO à la croisée des chemins : Réforme ou dissolution ?
La CEDEAO était souvent présentée comme une organisation régionale visant à promouvoir la démocratie et la liberté dans la région.
Pourtant, lorsque le Président Macky Sall du Sénégal a orchestré un coup d’État constitutionnel en modifiant la constitution pour prolonger son mandat, la réaction de la CEDEAO a été décevante, voire inexistante. Malgré les appels à l’action de la part du peuple sénégalais, la CEDEAO est restée étrangement silencieuse, incapable de condamner ou de sanctionner le régime du Président Macky Sall.
Cette inaction soulève des questions sérieuses quant à l’indépendance et à l’efficacité de la CEDEAO. Il est de plus en plus évident que cette organisation serait influencée par des intérêts politiques et économiques plutôt que par des principes démocratiques tant réclamés. En effet, le Président Macky Sall serait un pion de la France, qui exerce une influence au sein de la CEDEAO. Cette relation étroite avec une puissance étrangère compromet sérieusement l’intégrité de l’organisation et sa capacité à agir de manière juste et impartiale.
En outre, la réticence de la CEDEAO à condamner le coup d’État constitutionnel au Sénégal envoie un message aux autres pays de la région. Si un pays comme le Sénégal peut impunément violer la constitution sans subir de conséquences de la part de la CEDEAO, cela crée un dangereux précédent qui pourrait encourager d’autres dirigeants à suivre le même chemin. Lorsque des événements similaires se sont produits au Burkina Faso, au Mali et au Niger, dans l’intérêt du peuple, la CEDEAO a rapidement condamné les coups d’État et a imposé des sanctions sévères.
Face à ces réalités inquiétantes, il est temps de remettre en question l’existence même de la CEDEAO. Plutôt que de perpétuer une organisation dysfonctionnelle et compromise, il serait préférable de la dissoudre et de créer une nouvelle structure régionale qui soit véritablement engagée en faveur de la volonté des peuples et du développement économique.
Les récents événements au Sénégal mettent en évidence les graves lacunes de la CEDEAO en tant qu’organisation régionale. Plutôt que de continuer à tolérer une telle inaction et complaisance face aux violations des droits démocratiques, il est temps de prendre des mesures audacieuses pour créer une nouvelle vision pour l’Afrique de l’Ouest, une vision fondée sur la volonté du peuple, la liberté et la justice pour tous. La dissolution de la CEDEAO serait un premier pas dans cette direction.
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Adama SAWADOGO
