Centrafrique: Les soldats français quittent définitivement le pays
Le départ des « 130 soldats qui étaient déployés dans le pays dans le cadre d’une mission logistique d’appui à l’armée centrafricaine » est désormais confirmé par Paris d’après la chaine d’information TV5. La décision des autorités françaises de rapatrier ses soldats après 62 ans de présence en Centrafrique, est motivée par le renforcement de Bangui de sa coopération avec la Fédération de Russie.
Le gouvernement centrafricain a été informé il y a quelques jours par les autorités françaises locales de leur décision de retirer ses militaires appartenant à la Mission logistique de Bangui (MISLOG-B), « d’ici la fin de l’année ».
Par ses actions civilo-militaires, les soldats français de la MISLOG-B apportent de l’aide à la population centrafricaine sur la situation sécuritaire dans le pays.
A l’annonce de leur départ, quelques habitants de Bangui commencent par s’inquiéter de la gestion sécuritaire par les unités de cette société russe.
« Je n’ai jamais eu des problèmes avec les militaires français, ils ont toujours été respectueux et leur présence me rassure » a révélé Jean, un habitant de Bangui avant de poursuivre que « mais les russes font des dégâts et nous avons peur de tomber sur eux… ».
« Ils ne payent pas les services proposés et nous menacent de mort si nous disons quelque chose » a-t-il ajouté.
Alors que le pays de l’empereur Bokassa est sombré dans la guerre, les unités d’élite du groupe russe Wagner qualifiées de « mercenaires » par les Nations-Unies, la France et les ONG internationales, sont appelées en renfort par Bangui.
Ayant toutefois parvenu à neutraliser la rébellion permettant de mettre fin à des années de guerre, les actions du groupe Wagner sont au centre de la polémique, très critiqués par les populations pour leurs exactions sur les civiles.
Pour autant ces unités russes n’ont pas gagné le défi en matière de sécurisation mais continuent de gagner le cœur des autorités centrafricaines au mépris de Paris.
Devant un renforcement de la coopération avec la Fédération de Russie, la France décide donc de plier bagage laissant la RCA à son sort avec seulement une poignée de militaires français au sein de la MINUSCA, elle aussi, réduite à moins de 20 éléments actuellement.
Au moment où l’insécurité à Bangui devient de plus en plus préoccupante et les antagonismes autour du projet de réécriture de la Constitution de mars 2016 alimentent les démons d’une nouvelle guerre, la MISLOG-B qui avait succédé en juillet 2021 au détachement d’appui opérationnel, fait ses bagages après 62 ans de présence « intrigante et infructueuse ».
Déployée sur le camp de M’Poko, la MISLOG – B avait pour mission d’assurer un soutien à l’EUTM-RCA (Mission de formation de l’Union Européenne en République Centrafricaine) et aux militaires français intégrés au sein de la MINUSCA.
Eric