Afrique: L’Inflation, cette bactérie dans les assiettes des ménages
La situation socio-économique sur le continent africain est de plus en plus préoccupante suite à la hausse du prix des produits pétroliers provoquée par la guerre en Ukraine. Par conséquent, les prix des produits alimentaires sont du coup partis à la hausse aggravant une atmosphère déjà pénible pour les ménages.
Plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest comme le Bénin, la Gambie, le Sénégal ou le Togo importent plus de la moitié de leur blé d’Ukraine et de Russie.
Avec la hausse des prix du carburant suite à la guerre entre ces deux pays, le prix des produits alimentaires a flambé en Afrique à l’instar du pain dont la fabrication par les africains dépend encore des céréales importés d’Ukraine et de Russie.
Et comme on s’y attendait, la grogne du consommateur a déjà fait son apparition en avril et en mai dernier au Sénégal et au Burkina-Faso à travers des marches de protestation suite à la pénibilité des ménages de s’offrir à manger décemment et à un prix adapté à leur bourse.
Le 10 août dernier, à Freetown en Sierra-Léone, des manifestations contre la vie chère ont entraîné la mort d’au moins douze personnes et de quatre membres des forces de sécurité.
Arrive-t-on à un point où l’Afrique va devoir augmenter sa production locale et réduire son importation ?
Si des initiatives entrepreneuriales individuelles et des campagnes de sensibilisation publique tendent à susciter la résilience par une consommation locale, un système d’approvisionnement et des habitudes de consommation ne se modifient pas d’un claquement de doigt.
D’ailleurs, les productions locales, comme le manioc ou l’igname, subissent également l’inflation, du fait de l’augmentation des prix des engrais dont la Russie est également l’un des principaux exportateurs mondiaux.
Au moment où le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) indique que dans les pays en développement, en seulement trois mois, 71 millions de personnes auraient basculé dans la pauvreté, nombre d’observateurs alertent effectivement sur les risques de troubles sociaux alors que la Banque Mondiale anticipe une baisse de 0,6 point de la croissance économique de l’Afrique en 2022.
A la mi-août, le Nigéria annonçait que son inflation atteignait son taux le plus élevé depuis dix-sept ans tandis que l’Afrique du sud enregistre une hausse des prix de 7,4%, largement influencé par le renchérissement des transports et des denrées alimentaires.
Eric