CEN-SAD: Quand les Etats membres veulent s’unir contre le terrorisme
Dans le cadre de la refondation de la CEN-SAD pour faire face à la menace terroriste, les dix chefs d’Etat se sont retrouvés à Ndjaména au Tchad en 2013 pour adopter un nouveau texte fondateur de la communauté. Il s’agit du traité révisé qui recentre les objectifs de la Cen-Sad en deux points à savoir la création d’un conseil permanent de paix et de sécurité ainsi que la création d’un conseil permanent pour le développement durable.
Cette initiative lancée déjà à l’époque pour juguler la menace terroriste sur le continent africain devrait permettre aux Etats membres de parler d’une seule voix à l’Union Africaine sur la situation conflictuelle au Mali et en Lybie.
S’inscrivant dans l’unité des forces, la Cen-Sad pensait déjà au développement des populations qui la composent afin d’éviter que la pauvreté ne favorise pas l’éclosion du banditisme et déboucher sur une situation d’insécurité hors de tout contrôle.
Outre la mise en place d’une union économique globale basée sur une stratégie mise en œuvre conformément à un plan de développement national des Etats membres, l’un des principaux objectifs de la Cen-Sad est l’élimination de tous les obstacles entravant l’unité de ses Etats.
Dans cet objectif devant permettre de faciliter la libre circulation des personnes, des capitaux en adéquation avec les intérêts des citoyens des Etats membres, la liberté de circulation des biens nationaux, des marchandises et des services, le renforcement et l’amélioration du transport terrestre etc…,il devient un enjeu primordial pour la CEN-SAD de combattre le terrorisme au sein de ses Etats membres.
En mai 2017, les douze ministres de la Défense, membres de l’organisation se sont réunis autour de débats axés sur le terrorisme lors de la 6ème réunion des ministres de la Défense des pays membres de la Communauté des Etats Sahelo-Sahariens (Cen-Sad) à Abidjan en Côte d’Ivoire, pour réfléchir ensemble sur une lutte antiterroriste commune.
A cet effet, les ministres de la Défense venus du Burkina Faso, du Mali, de l’Egypte ou encore de la Guinée sont convenus à un renforcement de la coopération militaire, à la création d’un centre de lutte contre le terrorisme pour renforcer leur arsenal face aux défis sécuritaires dans leur région.
Face à une situation sécuritaire aussi précaire, « il faudrait que certains chefs d’Etat s’impliquent davantage pour donner à la Cen-Sad une plus grande force de frappe. »
« L’Egypte, qui dispose d’une puissance financière conséquente, pourrait jouer ce rôle » a plaidé un universitaire.
Créée en 1998 à l’initiative de Mouammar Kadhafi, la mort du guide Libyen le 20 octobre 2011 a plongé la Cen-Sad dans « une profonde léthargie ».
L’organisation à son sommet à N’djaména est marqué par son passage à une Cen-Sad politique recentrée sur des objectifs de développement.
Avec la croissance économique et des efforts axés sur le développement durable, le terrorisme devrait connaitre à terme un essoufflement majeur au sein des Etats membres de la Cen-Sad.
Eric
