Guinée Equatoriale: Bouclage des frontières après la chasse aux étrangers
Après avoir fait « le ménage » sur son territoire et malmené des centaines de ressortissants étrangers jusqu’à leur départ du pays, le régime équato-guinéen ferme ses frontières derrière eux prétextant vouloir éviter « l’infiltration de groupes qui peuvent tenter de déstabiliser » la campagne.
Ceux que Malabo considère comme des renégats, ce sont de pauvres immigrés dont la plupart a été assassiné, violenté, battus, et agressé sexuellement.
Le régime justifie ses exactions en expulsant ces immigrés pour n’avoir pas de statut légal.
Les autorités estiment qu’un ressortissant étranger résidant depuis plus de trois mois sur le territoire, à l’instar des immigrés camerounais, doivent présenter un titre de séjour valide.
Une fois cette durée dépassée, un étranger entre en situation irrégulière et sommé de quitter le pays.
C’est suite à ces mesures que le régime multiplient depuis quelques semaines des contrôles d’identité.
En réalité, les chances pour qu’un étranger obtienne un titre de séjour, trois mois après son arrivée sur le territoire, sont minces voire improbables.
Aucune atrocité sur de paisibles étrangers ne peut expliquer une soi-disant illégalité.
Tout ceci n’est en fait qu’une machination pour opérer « des exactions, des actes de xénophobie et de torture » contre des Camerounais et d’autres ressortissants étrangers également soumis à des « détentions arbitraires » et d’ « expulsions forcées » du territoire.
Ces violations de droits humains suffisent pour que le régime équato-guinéen s’offre gratuitement une place dorée à la Cour Pénale Internationale (CPI).
Autre accusation, la Guinée Equatoriale est un Etat voyou qui refuse d’appliquer les règles de libre circulation de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), s’évertuant de manière arrogante à n’appliquer que ses propres lois nationales d’immigration.
Le terme arrogant serait faible à la lumière des propos d’un haut responsable du pays qui déclare que « libre circulation ne signifie pas la libre installation ».
Un conflit diplomatique avec ses voisins limitrophes pourrait s’avérer inévitable à l’égard des exactions du pouvoir équato-guinéen sur les ressortissants étrangers.
Le Chef de l’Etat camerounais Paul Biya a, pour sa part, débloqué 125 millions de F CFA pour rapatrier ses ressortissants.
Cinquante-deux camerounais ont retrouvé leur terre natale via l’aéroport de Douala et des centaines d’autres sont attendus dans les prochains jours.
A l’approche de la simulacre électorale, l’opposition presque totalement muselée, ne devrait jouer qu’un rôle d’épouvantail dans un champ acquis à la torture des droits humains.
La Présidentielle qui doit se tenir le 20 novembre et pour laquelle des étrangers sont renvoyés du territoire, est honteusement jouée d’avance au profit d’un parti dit démocratique.
A croire que le PDGE ignore encore le sens de la démocratie, la démocrature incarnant sa marque de fabrique.
Eric