Togo: Le Président Faure Gnassingbé annonce des mesures pour soutenir le pouvoir d’achat
Le séminaire gouvernemental annoncé en grande pompe à Kpalimé (120 km au nord-ouest de Lomé) a clôturé. Il est marqué par un Conseil des ministres et des mesures annoncées pour faire face à la vie chère. Que retenir de ces 2 activités du Chef du gouvernement Tomegah-Dogbé présidées par le Chef de l’Etat, Faure Gnassingbé.
Ce séminaire gouvernemental, le deuxième du genre, avait pour objectif, selon le gouvernement, de passer en revue le niveau d’exécution des projets de la feuille de route gouvernementale.
On retient, selon les propos du Président Faure Gnassingbé, que des contraintes conjoncturelles pèsent sur la mise en œuvre desdits projets.
Ces contraintes, dit le Chef de l’Etat, sont le temps, les conséquences des crises de la situation sécuritaire préoccupante.
« Dans ce contexte, il a invité les ministres à rester non seulement mobilisés, mais surtout à faire preuve d’innovation afin d’identifier les leviers permettant d’accélérer l’obtention des résultats. Ainsi, il faut tirer les leçons des bonnes pratiques qui ont été constatées durant ces deux années de mise en œuvre de la feuille de route tout en s’efforçant d’ajuster les méthodologies face aux différents défis rencontrés », note-t-on dans un communiqué.
Le Chef de l’Etat, dit-on, a rappelé à ses ministres l’exigence d’avoir une attention pour le bien-être des populations surtout par ces temps de vie chère.
Il a donc donné des orientations pour l’accélération des projets prioritaires et l’atteinte des objectifs de cette feuille de route au bénéfice des populations.
Ce séminaire gouvernemental, selon les informations, a été suivi d’un Conseil des ministres.
Un soutien au pouvoir d’achat ?
A la suite du séminaire, le gouvernement s’est réuni en Conseil des ministres.
A cette rencontre, le gouvernement a eu un compte-rendu sur la session spéciale du Conseil national du dialogue social (CNDS) tenue le 9 septembre dernier.
On annonce des mesures dites « idoines » dans un avant-projet de loi de finances rectificatives exercice 2022.
« Cet avant-projet de loi se justifie par l’évolution de la conjoncture socio-économique nationale et internationale intervenue au cours de l’exécution de la loi de finances initiales promulguées le 31 décembre 2021. Il tient compte également de l’évolution de la situation sécuritaire régionale et nationale », indique le communiqué ayant sanctionné les travaux.
Dans le concret, on annonce que cet avant-projet de loi qui sera déposé sur la table de l’Assemblée nationale, prévoit de nouvelles dépenses pour satisfaire, dit-on, aux dépenses sécuritaires et aux dépenses sociales destinées à soutenir le pouvoir d’achat des populations.
Une provision spéciale, dit-on, est réservée afin de poursuivre et d’amplifier les mesures de protection du pouvoir d’achat.
Il s’agit, fait savoir le conseil des ministres, du maintien des subventions sur les produits pétroliers et le gaz, mais aussi du soutien direct aux populations et de l’augmentation de la subvention de l’engrais qui est portée de 1,5 milliard à 7,5 milliards de francs CFA.
Des mesures à la hauteur de la situation?
En tout 10 mesures sont annoncées par contrer la vie chère au niveau des populations.
– Augmentation de 10% de la valeur indiciaire des salaires et des pensions de retraite pour les fonctionnaires civiles et militaires et les retraités du secteur public, soit un montant annuel de 22,5 milliards de FCFA.
– Revalorisation additionnelle de 5% de la pension de retraite pour tous les retraités du secteur public, civil et militaire et du secteur privé.
– Indemnité mensuelle de transport de 10.000 de FCFA à titre exceptionnel pour chaque fonctionnaire de l’Etat payable hors bulletin pour faire face à la hausse des frais de déplacement en ce temps difficile, soit un coût budgétaire annuel de 8,8 milliards de FCFA.
– Gratification de reliquat de l’avance sur salaire consenti en janvier aux fonctionnaires et retraités sur les 8 mois restants à rembourser, soit un montant de 1,7 milliards de F CFA afin de leur permettre de faire face à la rentrée scolaire et à la cherté de la vie.
– Gratification spéciale de 5 milliards de FCFA par transfert monétaire direct aux profits des parents d’élèves pour l’achat des fournitures scolaires.
– Subvention de 2,5 milliards de FCFA pour l’acquisition des manuels d’écriture et de lecture pour les élèves de l’enseignement primaire.
-Augmentation de la subvention pour les engrais de 6 milliards de FCFA pour la porter à 7,5 de FCFA afin de permettre de stabiliser les prix tout au long de la campagne 2021-2022 au profit des agriculteurs.
-Dotation additionnelle aux produits pétroliers de 30 milliards de FCFA pour la porter à 35,8 milliards de FCFA afin de poursuivre le soutien de l’État à la flambée des prix des produits pétroliers.
-Dotation additionnelle de la subvention au gaz domestique de 7,7 milliards de FCFA pour la porter à 9, 3 milliards de FCFA afin de continuer à soutenir les ménages.
-Poursuite de l’application des mesures fiscales prises en faveur du secteur privé dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire.
« Ces mesures matérialisent l’attention particulière portée au soutien des populations dans un contexte marqué par de multiples crises qui affectent le pouvoir d’achat de ces dernières », soutient-on au niveau du gouvernement.
Mais seront-elles vraiment à la hauteur de la situation que vivent les populations ?
En attendant de connaitre l’impact de ces nouvelles mesures, les populations togolaises continuent de tirer le diable par la queue.
Le niveau de vie est relativement bas à cause de trois (03) augmentations consécutives des prix du carburant et la hausse vertigineuse du prix du gaz butane, un produit de grande consommation.
L’Assemblée nationale est donc appelée à faire diligence pour adopter cette loi de finances rectificatives.
Maurice T.