Géopolitique / Russie : Poutine dénonce la « tentative de briser la parité stratégique » avec la Russie
À noter que, le 1er novembre, ce dernier a dénoncé les Occidentaux pour leur « tentative de briser la parité stratégique » avec la Russie, via le déploiement de systèmes antimissiel à longue portée près des frontières russes.
« Nous ne sommes que trop conscients du fait que certains de nos partenaires étrangers n’ont pas renoncé à leur tentative de briser la parité [stratégique], à travers notamment le déploiement de systèmes de défense antimissile à longue portée [dans des zones] proches de nos frontières. Il nous est impossible d’ignorer ces menaces envers la sécurité de la Russie et nous y répondrons de manière adéquate », a ainsi fait valoir M. Poutine.
Cela étant, avec la mise en service d’armes hypersoniques, potentiellement à capacité nucléaire, la Russie prend un avantage certain sur l’Otan, qui n’en possède pas encore. Actuellement, au sein de l’Alliance, seuls les États-Unis, el Royaume-Uni et la France mènent des programmes pour s’en doter.
Si elles sont moins discrètes que les missiles balistiques en raison d’une signature thermique plus forte, les armes hypersoniques sont plus manoeuvrantes…
Et comme le plasma généré par les fortes températures absorbent les ondes radars et qu’elles peuvent évoluer à des altitudes où les systèmes de défense aérienne sont moins performants, elles ne seront pas faciles à contrer… à moins d’apporter des changements, comme l’a récemment souligné l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM], lors d’une audition parlementaire.
« Jusqu’à présent, nos systèmes d’armes étaient conçus pour détruire des missiles subsoniques. Aujourd’hui, nous travaillons à la transformation de nos navires, de sorte qu’ils soient capables d’intercepter les missiles hypersoniques en augmentant la vitesse de réaction de nos systèmes de combat. Nous mettons ainsi en œuvre des programmes d’amélioration de nos navires par la veille coopérative navale », a expliqué l »amiral Vandier.
Et d’ajouter : « Concrètement, une force navale coopère en transmettant les cibles élaborées par chaque bateau. L’élaboration des cibles nécessite environ quatre à cinq secondes, ce qui induit un décalage temporel des données partagées. Et cinq secondes de décalage, alors qu’il s’agit d’appréhender des missiles filant à Mach 7, c’est beaucoup.
Les radars doivent donc être capables de coopérer entre eux, indépendamment des systèmes d’armes, de façon à identifier les cibles beaucoup plus rapidement. Cette technique de guerre coopérative implique d’utiliser le segment spatial, en exploitant les données des satellites de basse orbite, dont le temps de latence est très inférieur à celui des satellites géostationnaires ».
Paul ANDRE