Turquie: Comment Erdogan infiltre la diaspora turque en France ?
Les autorités françaises s’inquiètent des ambitions politiques et religieuses du président turc dans l’Hexagone, malgré son récent revers à Istanbul.
Le sujet est trop sérieux pour que chaque mot n’ait été soigneusement pesé et l’avertissement, préparé en haut lieu. « Trop de gestes inamicaux qui nous viennent de la Turquie », « inquiétude sur ce que font les autorités turques vis-à-vis des communautés turques en France », « logique de fondamentalisme islamiste et d’extension »… Le 10 mai dernier, au micro de RMC, Jean-Michel Blanquer enchaîne les coups à l’encontre de l’Etat turc. En cause ? Le désir d’Ankara d’installer des lycées sous son autorité en France. Du côté turc, on minimise. Ismael Hakki Musa, l’ambassadeur en France, regrette ce différend sur les lycées, il estime que le ministre de l’Education nationale a été « mal briefé » et qu’il énonce des appréciations « erronées ».
Rien d’innocent pourtant dans les propos de Jean-Michel Blanquer. Déjà, en mars, lors de sa rencontre avec des intellectuels à l’occasion du grand débat, Emmanuel Macron avait mis en garde contre le jeu de la Turquie sur la question de la laïcité : « On doit réussir à clarifier les choses avec la Turquie, parce que le projet turc tel qu’il est aujourd’hui est un projet politico-religieux. »
Depuis des mois, les autorités françaises s’inquiètent des ambitions de Recep Tayyip Erdogan et de ses proches dans l’Hexagone. Son récent revers à Istanbul n’y change pour l’instant pas grand-chose. Le président turc veut peser sur la vie politique et sociale française.