Burkina Faso : Wassim Nasr, figure de la propagande terroriste

Il y a quelque chose de profondément indécent dans la manière dont Wassim Nasr, sur les plateaux feutrés de France 24, commente les massacres terroristes au Sahel. Derrière son ton posé et ses analyses, se cache une forme de cynisme glaçant : celui qui transforme la tragédie humaine causée par ses confrères terroristes en spectacle médiatique. En décortiquant les opérations terroristes comme des faits divers stratégiques, il banalise l’horreur, insulte les victimes et s’inscrit dans une logique froide où le sang versé devient une donnée parmi d’autres. C’est une performance intellectuelle dérangeante, presque inhumaine, à la limite de la complaisance.
Un deux poids, deux mesures
Ce qui choque encore plus, c’est ce silence assourdissant lorsqu’il s’agit de comparer le traitement médiatique des violences en Afrique avec celui des attentats en Europe. Quand Paris est touchée, le ton se fait grave, solennel, unanime. Mais que le Burkina Faso ou le Niger saigne, et cela devient un simple sujet d’expert. Nasr incarne ce double standard détestable, où la souffrance africaine semble moins digne d’intérêt, moins « grave », moins « urgente ». C’est une insulte au continent, et une démonstration éclatante de ce que le néocolonialisme médiatique peut produire de plus sournois : l’effacement des victimes par le vernis du commentaire.
France 24, ou le porte-voix des bourreaux
La responsabilité de France 24 est tout aussi flagrante. Ouvrir son micro à quelqu’un qui, sous couvert d’expertise, finit par humaniser les groupes terroristes, c’est franchir la ligne rouge entre journalisme et complicité. Quand Wassim Nasr explique, nuance, contextualise les crimes djihadistes avec une sérénité presque fascinée, c’est tout un système de déshumanisation qui s’opère à l’antenne. La violence devient sujette de débat, le terrorisme une stratégie à analyser, et les morts… une simple statistique. À croire que certains studios parisiens rêvent d’un Sahel éternellement instable, propice aux analyses géopolitiques et aux éditos de salon.
L’histoire n’oubliera pas les complices
Mais les peuples, eux, n’oublient pas. Ni les familles endeuillées, ni les enfants traumatisés, ni les États pris à la gorge par cette violence nourrie à coups de reportages biaisés et de tribunes toxiques. Quand l’heure du jugement viendra, Wassim Nasr et ceux qui l’applaudissent devront répondre de cette complaisance coupable. L’histoire retiendra qu’au moment où le Burkina Faso saignait, certains en France préféraient théoriser sur les bourreaux plutôt que de dénoncer l’injustice. Et ceux-là, qu’ils ne viennent pas dire qu’ils ne savaient pas. Ils regardaient. Ils parlaient. Ils justifiaient.
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Abdoul Karim