Covid-19 : Comment situer la 5e vague par rapport aux précédentes ?
La 5e vague de Covid-19 est bien là, plus de dix-huit mois après l’arrivée de l’épidémie. La première vague a pris tout le monde par surprise, la deuxième a été la plus violente jusqu’ici, la troisième s’est caractérisée par sa longueur dans le temps et la quatrième a été contenue grâce à la vaccination rapide durant l’été. Quid de cette cinquième vague dont on entend parler depuis plusieurs semaines ?
Il est vrai que les chiffres témoignent d’une reprise rapide de l’épidémie et d’une remontée subite des indicateurs. Il y a six semaines seulement, le taux d’incidence était de moins de 44 cas pour 100 000 habitants. Un niveau au plus bas depuis la fin juin-début juillet. Depuis six semaines, il n’a cessé de croître, de près de 400 %, pour s’établir à 171,5 la semaine du 12 au 18 novembre. En comparaison avec la semaine précédente (en excluant le 11 novembre), il a grimpé de 68 %.
La progression des indicateurs est en effet « fulgurante ». Ils sont aujourd’hui supérieurs au seuil d’alerte (fixé à 50 pour le taux d’incidence). Mais comment situer cette vague, qui est encore dans sa phase montante, par rapport aux précédentes ?
La vague la plus comparable à l’actuelle est alors peut-être la précédente, qui a sévi dans l’été. Bien que la saison soit différente, le contexte vaccinal est comparable. Ce qui a changé, c’est le nombre de dépistages : les tests de « confort » sont devenus payants depuis le 15 octobre et, en conséquence, le nombre de tests quotidiens est actuellement deux fois inférieur à ce qu’il était cet été.
On détecte mécaniquement moins de cas, et donc pas tous les cas. Comparer ces deux vagues, c’est ce qu’a essayé de faire Guillaume Rozier, data-scientifique et fondateur du site Covid Tracker, sur Twitter. Graphiques à l’appui, il en arrive à cette conclusion : « A nombres d’admissions à l’hôpital égaux, on détecte moins de cas positifs, et on constate un peu plus de décès, que lors de la vague estivale ».
Paul ANDRE